Extrait de Wikipedia Le Lys Noir
Les plans du Lys noir s’inspirent des lignes des bateaux pilotes de la Gironde.
La construction du Lys noir débuta en 1914 aux chantiers Barrière à Arcachon commandé par un Suisse-Allemand qui n’en prendra jamais livraison, qui, selon la légende, agissait pour le compte d’une princesse russe.
La guerre déclarée, le bateau à peine achevé est immédiatement saisi par les autorités françaises et reste en cale sèche.
La relève sera alors assurée par un Bordelais, M Baronnet, acconnier de son métier, jusqu’en 1950.
Immatriculer le 6 juin 1923 à Bordeaux sous le nom Océanic, la valeur déclarée à l’époque sera de 26 000 francs.
Gréé en yawl aurique (ou cotre à tape-cul), avec un flèche à balestron, Océanic navigue avec un équipage de marins bretons jusque dans les années cinquante. Navigation dans le Golfe de Gascogne, participation aux régates très en vogue, inscription au très chic Yacht Club de France, c’était une belle unité avec deux cabines de propriétaires tendues de soie. Le fils de M. Baronnet, retrouvé en 1992, aurait dit: “c’était un roc ce bateau, et il naviguait remarquablement bien”.
Océanic était à son zénith, et devait connaître bientôt son nadir. En effet, au cour du temps, l’équipage coûtant de plus en plus cher, sa navigation se restreignit. Il finit par être remisé dans la base sous-marine du port de Bordeaux en attendant un meilleur avenir, lui qui avait connu les fastes de “la Belle Plaisance”.
La mise en vente devint évidente, et le destin fit apparaître en 1965 M. Gebhardt et M. Redy de Granville, qui le rebaptisère le Lys noir. Ils le sortirent de la base sous-marine ou il croupissait. Après une restauration succinte, le voilier fut convoyé en Méditerranée pour pratiquer du charter.
En 1972 deux nouveaux co-propriétaires entrent dans la partie. Il quitte la côte d’Azur pour la Manche et la baie du mont Saint-Michel via Gibraltar. Au cours de la remontée, il sera sommairement remis en état à Lisbonne. L’été 1973 marque l’arrivée du Lys noir dans les eaux granvillaises. Il navigue jusqu’en 1982 dans les iles Anglo-Normandes. La survie du Lys Noir nécessitera alors une prise de décision de tous les co-propriétaires. Le mauvais état général exigeait un travail de fond important, donc onéreux, et ces derniers ne parvenant pas à se mettre d’accord, décidèrent sa mise en vente.
De nouveau abandonné, le Lys noir attendait un sauveur. C’est alors qu’ un garçon de café parisien M. Ballez venant de faire un héritage et rêvant de tour du monde et de liberté se porta acquéreur. La mise en chantier put alors commencer, chez Servain à Granville, bien entendu, les travaux, comme souvent, se révèlèrent plus important que prévu: changement de toutes les varangues, des membrures, des bordés, et du pont en son entier.
L’héritage commence à prendre l’eau, pour être définitivement englouti, et comme un malheur n’arrive jamais seul, le chantier dépose le bilan avant la fin des travaux. Un sursaut de volonté conduit Lys Noir dans un nouveau petit chantier naval, et là encore des difficultés, le patron du chantier ne s’entend pas du tout avec le propriétaire et l’épouse de ce dernier décède.
Sa dernière tentative est de ramener le bateau à Paris pour le terminer lui-même. En vain,les créanciers saisissent le bateau.
C’est en 1990, qu’enfin, un avenir plus clément se profile, en plein lancement du concours “Bateaux des côtes de France”, cette unité représentative du yachting français du début du siècle mérite à l’évidence d’être sauvée. En 10 ans, le Lys noir s’est lamentablement dégradé, l’intérieur a été pillé et beaucoup de matériel volé. Alain Lainé et sa compagne Claire Vaillant, qui ont navigué à bord, rachètent le bateau. La restauration sera finalement achevée par le chantier Anfray de Granville1.
Le gréement d’origine a été rétabli. Le bateau offre un vaste carré, quatre cabines doubles hors équipage (soit 13 couchettes)3, deux toilettes, une cuisine et une timonerie intérieure. Son agencement en acajou renoue avec le prestigieux passé du bateau tout en gardant un caractère convivial et fonctionnel. On voit le voilier rénové à Brest 19921, où il a obtenu la mention spéciale du jury au concours “Bateaux des côtes de France” et le quatrième prix en catégorie plaisance, à l’Armada de la liberté en 19944 et à la célébration du centenaire du trois-mâts Duchesse Anne à Dunkerque en 2001.
En 2011, Michel Diss rachète le bateau, celui-ci est exploité par l’association Mer Voile Pêche à Granville.
Depuis 2014, année de rachat du bateau par Emilia Hole, celui-ci est exploité par l’association du Lys Noir à Granville ; avec, à sa barre, Jeremy Le Squer, le skipper du bateau.
En 2021 , c’est Yoann PAGEAUD qui reprend la barre. Comme il le dit lui-même : “j’en suis tombé amoureux en 2015 lors d’une première navigation, un convoyage pour la Semaine du Golfe. Ce bateau est vraiment attachant, pas si complexe à mener, plutôt véloce et j’en suis désormais le gardien. J’ai eu la chance immense de le racheter en m’associant à huit investisseurs qui ont également eu le coup de cœur.”
Les caractéristiques du Lys Noir
Gréement : Yawl aurique à tape cul
Chantier naval : Chantiers Barriere (arcachon)
Lancement : 1914-1920
Equipage : 2-3 équipers
Longueur: 23.50m
Longueur de coque : 17m
Maitre-Bau: 3.90m
Tirant d’eau : 2.20m
Déplacement : 29 tonnes
Voilure : 215m²
Propulsion : origine : 6Ch Essence / actuellement : 95 ch diesel
Capacité : 22 personnes, 18 en croisière ou 10 en hébergement à bord
Armateur : Lys Noir Croisière
Pavillon : France
Port d’attache : Arradon (en saison) / Locmiquélic (hors saison)
Protection: Bateau d’intérêt patrimonial (2009)
Source : Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Lys_Noir